L’histoire du sèche-larmes est l’histoire d’une désillusion.
Il y a toujours eu des gens, qu’ils soient religieux, politiques, philosophes ou psychanalystes, pour nous faire croire qu’on pouvait éradiquer le mal, trouver le bonheur, installer le paradis sur terre.
C’est une manière de nier la moitié de la vie. La vie c’est autant de rire que de larmes, c’est autant de blanc que de noir, autant de bon que de mauvais. La vie, c’est une totalité. Vouloir en nier ou en éradiquer ce qui n’est pas à notre goût n’est rien d’autre qu’une amputation. C’est la bonne vieille histoire de la pièce de monnaie: si tu veux le côté pile, il faut prendre aussi le côté face.
Voilà pourquoi le but du sèche-larmes, partis de bonnes et naïves intentions, était voué à l’échec. Mais il montre, en même temps, que l’homme est toujours capable de rêver, et que s’il y a un bonheur à trouver, il est dans la poursuite de ce qui est là-bas, au bout de l’horizon, ou au fond de nous, et que, peut-être, le pire serait de l’atteindre.