Biographie
Claudius de Cap Blanc dont l’oeuvre est présentée au Musée de l’Affabuloscope est un artiste rare.
Les qualités dont il fait preuve, créativité, rigueur, technicité sont nombreuses et ont été nécessaires à l’accomplissement de cette tâche essentielle qu’il a engagée; il est ce qu’on peut appeler un artiste hors-normes. Pas de calcul, ni de préméditation mais une grande méticulosité, une dextérité qui saute aux yeux. Il est peut-être aussi finalement un artiste brut car sa manière d’être, de vivre ses projets et son engagement dans la création sont absolus, sans concession.
Né à Oust (Ariège) en 1953, d’un père cordonnier puis agriculteur et d’une mère aidant à la ferme dans une famille de 8 enfants, il a cru que l’école pouvait lui servir à quelque chose d’utile ou d’important, mais déçu, il la quitte et exerce divers métiers (photographe, hôtellerie) et avec l’argent mis de côté, il parcourt le monde, prenant un nombre considérable de photos et de notes (tous réunis dans des albums à la richesse bouleversante).
On sent déjà en lui la nécessité de comprendre ce que ce monde, ses paysages, ses gens, ont à lui dire. Lors de ces voyages en terres lointaines, il prépare sans doute alors, ce qui deviendra le socle des ses travaux à venir. Il rentre en Ariège après 10 ans de voyages et a envie de création.
L’Affabuloscope est en germe… Il s’installe alors en montagne, restaure une ruine, fabrique ses meubles, s’ennuie un peu… il lui reste du bois, des matériaux et élabore avec cela une première machine : une « Rectifieuse Universelle », tout un programme… Il décide de poursuivre l’aventure, démonte la machine et se lance dans la production de dizaines d’autres.
Il vend alors sa grange rénovée, déménage à Foix, produit beaucoup et se trouve vite à l’étroit. Il s’installe alors à Sabarat où les visiteurs commencent à affluer pour visiter ce drôle d’atelier. Pendant ce temps il expose un peu partout, sa renommée s’étend, mais il a besoin d’espace. Son envie de musée est toujours là. En 2003 il achète au Mas d’Azil, une ancienne usine de meubles tombée en friche.
L’Affabuloscope naît. Mais il n’est pas qu’un lieu, un espace d’art, c’est surtout une graine formidable et ancienne, un projet fait d’univers multiples, des mondes imaginaires où l’histoire est interrogée, pliée, retournée, mélangée. L’œuvre qu’a accomplie l’artiste est foisonnante, riche, variée, souvent drôle, impertinente voire caustique. Ce sont des centaines de réalisations, des milliers de lignes d’une écriture soignée, érudite, des inventions folles et des mythes à dormir réveillé !
Le Musée de l’Affabuloscope tente de rendre le meilleur hommage qu’il soit à ce travail de Titan, d’une profonde originalité. Claudius de Cap Blanc, depuis qu’il a cédé son œuvre et son lieu, continue de travailler en écrivant sur son sujet de prédilection (Voir sa blibiographie), celui qu’il a peut-être le plus développé : la Vulve, ce signe datant de 30 000 ans et qu’il perpétue. Aujourd’hui il se définit Vulvographe.
Après le saccage de son Jardin Vulvolithique, l’artiste a décidé de se ‘sacrifier’, il a été retrouvé le 11 novembre 2022 au milieu de sa dernière œuvre.
Une journée hommage lui a été rendu le Samedi 19 novembre à Bethylac, puis au Musée de l’Affabuloscope.
Ses obsèques ont été célébrées le Mercredi 30 novembre à 13h30 au Funérarium de Pamiers à 13h30 puis un convoi est parti vers Villefranche de Lauragais.
Un appel à artistes a été lancé fin 2022, plus d’une quarantaine d’entre eux ont répondu et exposent leur œuvre au musée en Hommage à l’Affabuliste jusqu’au 15 octobre 2023.
Un merveilleux entretien réalisé par Sophie Bocquillon visible ci après :